William Orpen (1878-1931)

 

Portraitiste en vogue, William Orpen devient « artiste de guerre » et réalise quelques toiles puissantes sur ce qu’il a vu dans la zone du front. Il a également écrit d’intéressants mémoires sur son expérience en France.

Un peintre irlandais en Picardie et en Flandre

Né à Stillorgan, dans le comté de Dublin, William Orpen est le fils d’Arthur Orpen, avocat, et d’Anne St-George, fille aînée du révérend Charles Caulfield, évêque de Nassau, dans les Bahamas. Son frère aîné, Richard, deviendra un architecte célèbre.

  Enfant précoce, William Orpen est accepté à l’école des Beaux-Arts de Dublin à l’âge d’onze ans. Six ans plus tard, il intègre l’institut Slade de Londres.

  Dans les premières années du siècle, il devient un portraitiste en vue dans les milieux aisés et s’implique dans le mouvement de la Renaissance Celtique. Son studio est basé à Londres mais il revient régulièrement en Irlande, où il exercera une influence notable sur les jeunes peintres réalistes, notamment Sean Keating, qui se distinguera quelques années plus tard par ses tableaux sur la guerre d’indépendance et la guerre civile irlandaise.

  En 1914, la participation d’Orpen à l’effort de guerre se limite à vendre au profit de la Croix-Rouge des toiles vierges, sur lesquelles il s’engage par la suite à peindre le portrait des acquéreurs. Mais vers la fin de l’année 1915, il se sent obligé de s’impliquer davantage et devient officier dans l’Army Service Corps. Dans un premier temps, il occupe un poste administratif à la caserne de Kensington mais à la fin de l’année 1916, Charles Masterma, directeur du Bureau de Propagande, le recrute en tant qu’artiste de guerre. Orpen est promu major et envoyé en France. Il peint principalement des portraits des chefs militaires du Grand Quartier Général et des figures politiques, au rang desquels Douglas Haig, Hugh Trenchard et Herbert Plumer. Il réalise aussi quelques tableaux de guerre, dont Zonnnebeke ou Allemands morts dans une tranchée.

  Après l’Armistice, il est nommé peintre officiel de la conférence de Versailles. De plus en plus critique vis-à-vis des chefs d’État, il peint en 1923 un tableau qui entraînera une vive polémique : To the Unknown Soldier in France. Le cercueil du soldat inconnu est flanqué non de généraux et de dirigeants mais de putti et de spectres de soldats émergeant des tranchées avec pour fond le splendide décor de la Galerie des Glaces. Le tableau aura ses défenseurs, qui trouveront l’ironie puissante et bienvenue. Mais sur la demande de l’Académie Royale, Orpen consentira à effacer les figures de protestation.

  Jusqu’à sa mort en 1931, William Orpen poursuit son oeuvre de peintre, mais ses portraits et autoportraits semblent toutefois ne plus avoir la profondeur et l’acuité d’avant guerre, comme si sa mission de peintre sur le front avait laissé des traces que le temps ne pouvait effacer. Il a publié ses mémoires de peintre de guerre en 1921 sous le titre An Onlooker in France 1917-1919.

Dead Germans in a trench – 1917

[Extrait de An Onlooker in France 1917-1919]

TOMMIES 14-18

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