Wilfred Nevill (1894-1916)

Les lettres de ce jeune officier, publiées en 1991, sont typiques de la gouaille dont faisaient preuve les tommies quand ils donnaient des nouvelles à leurs familles. Tué le 1er juillet 1916, Wilfred Nevill est l’un des initiateurs de la célèbre charge au ballon du régiment de l’East Surrey.

            L’esprit sportif

Entre le moment où il s’est engagé en 1914 et sa mort, le premier jour de la grande offensive de la Somme, Wilfred Nevill a écrit plusieurs centaines de lettres à sa famille. Plus de deux cents d’entre elles ont été conservées, et publiées pour la première fois en 1991. Cette correspondance nous permet de suivre le parcours d’un jeune officier qui ne doute jamais de la victoire et ne s’encombre pas d’états d’âme.  La désillusion et la colère ne viendront pour la plupart des combattants britanniques qu’après la bataille de la Somme. Le ton est léger, avec un humour de collégien qui ne vise pas seulement servir à rassurer la famille. La désinvolture de l’auteur correspond à un état d’esprit qui n’est pas si rare parmi les jeunes officiers. Wilfred est un garçon sportif, qui s’est distingué au rugby, au cricket et au hockey au lycée de Douvres. Cette passion pour le sport l’amènera à acheter quatre ballons de football lors d’une permission. Il en donnera un à chacune de ses sections. Wilfred Nevill est en effet l’un des initiateurs de la célèbre charge au ballon du régiment de l’East Surrey le 1er juillet 1916. Les journaux illustreront abondamment cette action. Les dessins des vaillants soldats britanniques poussant un ballon vers les tranchées ennemies passeront à la postérité. Au-delà de l’image de propagande, que le temps a chargé de naïveté, il faut savoir que dans l’armée britannique le sport occupait une place de premier plan. Des matchs étaient régulièrement organisés pour développer les qualités physiques, favoriser l’esprit de corps et rapprocher les officiers de leurs hommes.

            Les lettres de celui que tout le monde surnommait Bill nous décrivent le quotidien de la guerre, aussi bien au front que dans les cantonnements. Elles nous permettent aussi de découvrir une famille britannique unie, aux rapports dénués de toute afféterie : une mère veuve, trois garçons et deux filles. La sœur ainée de Bill, Amy, est infirmière bénévole. De 1915 à 1919, elle soigne les blessés en France et en Italie. Quelques-unes de ses lettres ont été intégrées à Billie : The Nevill Letters 1914-1916.

TOMMIES 14-18

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