Sarah MacNaughton (1864-1916)

Romancière et grande voyageuse, Sarah MacNaughton rejoint l’ambulance du docteur Munro en septembre 1914. En part ensuite en Russie, dans le Caucase, où elle assiste au génocide arménien, et en Perse, où elle meurt de la sprue.

 

Infirmière sur la côte belge, au Caucase et en Perse

Romancière britannique née à Partick, près de Glasgow, en 1864, Sarah MacNaughtan est la fille d’un employé de c ompagnie maritime. Éduquée à domicile par son père, elle déménage en Angleterre quand elle devient orpheline. Après avoir vécu quelque temps dans le Kent, elle s’installe à Londres. Sarah MacNaughtan publie son premier roman, Selah Harrison, en 1898. Plusieurs autres suivront, dont The Fortune of Christina M’Nab (1901) et A Lame Dog’s Diary (1905), qui lui valent un certain succès. Grande voyageuse, elle se rend au Canada, en Amérique du Sud, en Afrique du Sud, au Moyen-Orient et en Inde. Elle participe au mouvement des suffragettes sans toutefois être militante. Après avoir signé les blessés pendant la guerre des Balkans, elle s’investit dans des missions sociales pour les pauvres de l’East End de Londres et travaille pour la Croix-Rouge pendant la seconde guerre des Boers.

  Sarah MacNaughtan se trouve au Canada quand la Grande Guerre éclate et décide de revenir immédiatement en Grande-Bretagne. Elle embarque pour la Belgique le 20 septembre et travaille au sein de l’unité hospitalière de Mabel Annie St Clair Stobbart à Anvers. Quand la ville tombe  aux mains des Allemands, elle rejoint l’ambulance du docteur Munro. Après avoir dispensé des soins pendant trois mois à l’hôpital de Furnes, elle crée une cantine dans la gare de cette même ville, puis dans celle d’Adinkerque. Sa petite cantine ferroviaire distribue de la soupe, du café, des sandwiches et des chaussettes aux soldats et aux blessés en transit.

  Après avoir été décorée de l’Ordre de Léopold pour ses actions sur le front belge, elle retourne en Grande-Bretagne pour donner des conférences visant à encourager l’effort de guerre. Elle refuse d’être payée, ayant toujours mis un point d’honneur à subvenir à ses besoins. En octobre de cette même année, elle intègre la Croix-Rouge et part pour la Russie. En février, Sarah MacNaughtan se rend dans le Caucase, où elle est témoin du génocide arménien. Elle poursuit ensuite vers la Perse, dans l’espoir de pouvoir y poursuivre son oeuvre sanitaire. Malheureusement, elle contracte la sprue et doit revenir en Angleterre. Sa maladie, compliquée par une sévère anémie, s’avère fatale. Elle meurt de 4 juillet 1916.

  Son journal (A woman’s diary of the war) est publié en 1915. Il relate les quelques mois qu’elle a passés en Flandre belge. Un autre journal, incluant son expérience en Russie et en Perse, sera publié par sa nièce en 1919 sous le titre de My war experiences in two continents. Ces deux témoignages nous donnent de précieux renseignements sur l’organisation des services de santé au début de la guerre et les conditions précaires dans lesquelles le personnel soignant devait travailler. L’auteure accompagne parfois son récit de réflexions sur ce qui différentie les hommes et les femmes en temps de guerre. Si certains propos sont convenus, d’autres apportent un éclairage original sur l’action et le ressenti de celles qui ont volontairement oeuvré au coeur même de la mêlée.

 
 
 

TOMMIES 14-18

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