Pat Beauchamp (1892-1972)

Ambulancière sur le front de l’Yser, amputée suite à une collision avec un train, Pat Beauchamp reprendra du service pendant la Seconde Guerre mondiale, en Pologne et en Bretagne.

« Fany s’en va-t-en guerre  »

En 1913, Marguerite Pat Beauchamp Waddell rejoint les FANY (First Aid Nursing Yeomanry), qui ont été créées en 1907 pour servir de lien entre les hôpitaux de campagne et la ligne de front en cas de conflit. A l’origine, ce corps est composé de cavalières compétentes en premiers soins et en télégraphie. Mais dès les premiers jours de la guerre, il apparaît évident que les ambulances motorisées sont préférables aux chevaux. Pat Beauchamp est appelée à servir en France en février 1915. Dans un premier temps, elle n’est pas ambulancière comme elle l’aurait souhaité mais infirmière bénévole à l’hôpital Lamarck de Calais. Elle se réfugie régulièrement dans l’entrepôt de vivres pour jouer du violon, instrument qu’elle pratique avec l’intention de devenir musicienne professionnelle. Au bout de quelques semaines, elle réussit à se faire engager par l’armée belge sur le front de l’Yser. Il faudra attendre 1916 pour que l’armée britannique accepte la présence d’ambulancières sur le front.

            Pendant plusieurs mois, sa mission consiste à apporter matériel et vivres aux postes de secours, transporter des blessés du front vers les hôpitaux et dispenser des soins à l’hôpital de Calais. Avec plusieurs collègues, elle crée une petite troupe appelée Les Fantastiks pour divertir les soldats.

            Au cours de leur mission, les FANY doivent lutter contre de nombreux préjugés. Si les combattants leur vouent une véritable admiration, les autorités médicales sont beaucoup plus réticentes, jugeant leur formation inadéquate. La presse britannique se moque régulièrement de leur allure masculine, tout comme la population française, qui leur reproche également leur manque de féminité.

            En mai 1917, l’ambulance de Pat Beauchamp entre en collision avec un train. Elle doit être amputée de la jambe gauche. Après deux ans de convalescence, elle réintègre les FANY avec le grade d’adjudant. En 1939, l’armée britannique la refuse en raison de son handicap. Elle rejoint alors les forces polonaises. Quelques mois plus tard, elle prend en charge une cantine militaire à Coëtquidan, en Bretagne, puis occupe un poste similaire en Écosse.

            Publié en 1919, Fany goes to war est un des classiques de la littérature de témoignage émanant du personnel soignant. Ce récit alerte, au style soigné, est à la fois un compte rendu précieux du travail des ambulancières et un document humain passionnant.

Extrait :

TOMMIES 14-18

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