Olive Dent (1884-1930)

Fille de menuisier, Olive Dent soigne pendant deux ans les blessés à Rouen. Son témoignage n’est pas exempt d’emphase et d’exaltation patriotique mais a le mérite de la spontanéité (le livre est publié dès 1917)

Soigner les blessés à Rouen

            Publié en 1917, A V.A.D. in France n’a d’autre ambition que de témoigner du quotidien des infirmières bénévoles britanniques en France. Passionnant d’un point de vue documentaire, le livre l’est moins quant au ton utilisé, qui recourt souvent à l’émotion facile et à un patriotisme exalté parfois maladroit. Mais ce point de vue rétrospectif ne doit pas nous faire oublier que la glorification de l’héroïsme fait partie du bagage de l’infirmière bénévole, qui partage les idéaux du combattant et soutient son « combat pour la justice et la liberté face à la barbarie », du moins pour une bonne part d’entre elles.

            Fille de menuisier, Olive Dent rejoint les rangs des V.A.D. au sein de l’Ambulance de Saint-Jean, suit une formation aux premiers soins et embarque pour la France avec une centaine d’autres bénévoles au cours de l’été 1915. Elle restera à Rouen pendant deux ans, dans un hôpital érigé sur le champ de courses. Les conditions sont loin d’être idéales et l’improvisation est de mise. Toutes les difficultés sont vaincues avec un enthousiasme qui ne faiblit jamais, expression d’un patriotisme qui se manifeste sans nuance tout au long de ses mémoires.

            Quand les blessés arrivent à l’hôpital général n°9 où travaille Olive Dent, ils subissent un tri, qui déterminera une bonne part de leur avenir. Les médecins et infirmières doivent en effet juger si leurs blessures justifient ou non un rapatriement en Grande-Bretagne. Tous espèrent un « billet pour le pays » mais beaucoup sont soignés sur place pour pouvoir être renvoyés au front dans les meilleurs délais.

            Pendant qu’elle soigne les blessés en France, Olive Dent écrit régulièrement pour les revues et les journaux, ce qui n’est pas du goût les autorités hospitalières. Dans ces textes, il lui arrive d’être très critique vis-à-vis de la hiérarchie médicale et de l’administration. Olive Dent écrit avec spontanéité. C’est à la fois le défaut et la qualité de son témoignage. Mais en définitive, l’enthousiasme et la vitalité dont fait preuve l’auteure finissent par emporter l’adhésion du lecteur.

            Après la guerre, Olive Dent entamera une brève carrière de journaliste.

Extraits de A V.A.D. in France :

Dans le premier extrait, Olive Dent ne recule devant aucune emphase pour glorifier les combattants, et par la même occasion le travail du personnel soignant. Le second relate l’arrivée des premiers blessés de la Somme, en juillet 1916.

1er extrait :

2nd extrait :

TOMMIES 14-18

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