Matthew Cooper (1892-1969)

Des témoignages inédits sont régulièrement exhumés. We who knew est publié en 1994 par le fils de Matthew Cooper. De février 1916 à novembre 1918, Matthew Cooper se bat sur le front occidental, principalement dans les Flandres. Après la guerre, il décide de rester dans l’armée.

Dans le no man’s land

Écrit juste après l’Armistice, sur la base de notes prises dans les tranchées et de souvenirs encore bien présents en mémoire, We who Knew fait partie de ces « journaux de bord » que les combattants ont rédigés dans le simple but de laisser une trace précise et documentée de leur vécu de guerre. L’auteur ne destinait pas ces pages à la publication. C’est son fils qui les a publiées en 1994, plus de vingt ans après la mort de son père. Régulièrement, des témoignages inédits paraissent en Grande-Bretagne, sous la forme de journaux de bord, de correspondances ou de récits écrits longtemps après la guerre. Ces documents sont très différents les uns des autres et témoignent de la grande diversité de la littérature de témoignage britannique. Dans la forme aussi bien que dans le ton, le journal de Matthew Cooper s’oppose par exemple aux mémoires de Norman Cliff, autre inédit publié six ans auparavant. Ecrit en 1921, ce journal s’attache à décrire la réalité de la guerre sans commentaires superflus, comme l’indique la note liminaire de l’auteur : J’ai écrit ces pages pour m’aider à me remémorer ces années tragiques et importantes qui m’ont fortement marqué et dont l’influence sera toujours présente.

Le souci premier de Matthew Cooper est de décrire le plus précisément possible ce qu’il a vécu et de le replacer dans un contexte chronologique. Les courts chapitres sont centrés sur un événement ou un thème unique, qui est exploité exhaustivement et peut avoir valeur d’exemple. On a parfois l’impression de lire un compte rendu d’une neutralité exemplaire, comme s’il s’agissait d’expliquer sans prise de position ce qu’est la vie quotidienne dans les tranchées. La dénonciation de l’horreur de la guerre n’est pas le propos. Elle apparaît cependant en filigrane.

Matthew Cooper est né à Dublin en 1892 dans une famille protestante anglaise. Ses résultats scolaires n’étant pas satisfaisants, son père, un avocat réputé, lui trouve un poste d’employé de banque en 1908. En septembre 1914, il n’hésite pas à se porter volontaire, quittant sans regret son emploi bancaire et l’influence de sa famille. Après un entraînement dans différentes casernes irlandaises, il est promu sous-lieutenant dans le 8th Royal Inniskilling Fusiliers, avant de rejoindre les camps de Woking, puis de Bordon, en Angleterre. Quand il apprend que sa brigade va bientôt être envoyée en France, Matthew Cooper fait venir sa fiancée d’Irlande. Ils se marient le 22 janvier 1916.

            De février 1916 à novembre 1918, Matthew Cooper se bat sur le front occidental, principalement dans les Flandres. Après la guerre, il décide de rester dans l’armée. Il est notamment envoyé en Silésie, en 1921. Il prend sa retraite d’officier en 1937 mais est appelé à reprendre du service en 1939. Ses deux fils ont poursuivi une carrière militaire.

  L’extrait qui suit décrit une des réalités qui ont le plus marqué les combattants : les patrouilles dans le no man’s land, dont le but était principalement la recherche de renseignements sur les éventuels mouvements de l’ennemi.

Extrait :

TOMMIES 14-18

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