Littérature britannique de témoignage

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Bailleul – décembre 1916 – officiers britanniques achetant du gui

    Un corpus ample et diversifié

Malgré la diversité et la qualité des oeuvres qu’elle a générées, la littérature britannique de la Première Guerre mondiale reste peu connue en France. Le nombre restreint de traductions publiées s’explique en partie par la saturation du marché éditorial. C’était le cas pendant la guerre et les années 20, et ce l’est encore aujourd’hui. De plus, notre approche volontiers nationale, voire nationaliste à certaines périodes, de la mémoire d’un conflit essentiellement centré sur notre territoire a eu tendance à reléguer au second plan la présence britannique sur les sols français et belge entre 1914 et 1918. Si  Dorgelès, Céline, Barbusse, Genevoix ou Barthas sont chez nous des repères dans la mémoire collective, les Britanniques ont également leurs grands noms du témoignage de guerre : Siegfried Sassoon, Wilfred Owen, Edmund Blunden, Robert Graves ou Isaac Rosenberg. Depuis les années 20, plusieurs générations de Britanniques se sont forgé leur représentation de la Grande Guerre en lisant ces auteurs.

L’abondance des témoignages écrits par les combattants britanniques s’explique en premier lieu par le fait que la proportion de combattants lettrés, ou simplement capables de s’exprimer avec facilité par écrit, a été beaucoup plus grande que lors des conflits précédents. L’appel à l’engagement a trouvé un écho dans tous les milieux, en particulier chez la jeune génération issue des public schools, laquelle vouait un véritable culte à la littérature. Nombreux étaient les soldats qui emportaient un livre ou deux dans leur barda. La lecture de poèmes ou d’oeuvres romanesques des XVIIIe et XIXe siècles créait chez les combattants un lien précieux avec la société d’avant 1914, qu’ils savaient condamnée mais qui restait néanmoins la seule référence possible face à un monde livré au chaos de la guerre.

De la lecture à l’écriture, beaucoup ont franchi le pas. Les combattants ayant rédigé des témoignages sous forme de journaux ou jeté quelques poèmes sur le papier étaient pour la plupart des anonymes sans vocation littéraire et le sont restés. D’autres avaient déjà publié un recueil de poèmes ou un roman à tirage confidentiel. Certains sont morts au combat, comme Wilfred Owen et Isaac Rosenberg, laissant une oeuvre prometteuse, qui n’a malheureusement pas eu le temps de se développer. Parmi ceux qui ont survécu, quelques-uns comme Siegfried Sassoon et Edmund Blunden ont confirmé par la suite les promesses contenues dans leurs écrits de guerre.

Les formes adoptées sont nombreuses : journaux de bord, mémoires, romans, poésie, essais et théâtre. Si la frontière entre les différents genres est parfois difficile à établir, il est toutefois possible de tenter une classification. La première catégorie est épistolaire. Les lettres envoyées par les combattants à leur famille ou à leurs amis constituent une forme d’écrit que l’on ne peut négliger. On y trouve une diversité de ton et de contenu surprenante. Les journaux de bord tenus au jour le jour forment un deuxième ensemble de témoignages. Souvent rédigés pendant les périodes de réserve et de repos, ils ont pour la plupart été publiés sans grand remaniement. Régulièrement, des inédits trouvent le chemin des librairies ou sont consultables sur les nombreux sites internet britanniques consacrés à la Grande Guerre. La forme romanesque a pour sa part connu son heure de gloire au lendemain du conflit. Les combattants ayant choisi cette forme pour s’exprimer y ont trouvé une liberté de ton et de contenu que ne permettaient pas toujours les journaux de bord. Les mémoires publiés une dizaine d’années après le conflit constituent le corpus le plus intéressant et comptent bon nombre d’œuvres qui passeront à la postérité. Ce sont pour la plupart des autobiographies qui peuvent relever en partie de la fiction et procèdent toujours d’un travail littéraire élaboré. Quant à la poésie de la Grande Guerre, son  abondance et l’intérêt que lui a porté le public sont une réalité typiquement britannique.

Les lettres (Voir aussi Rubrique consacrée aux lettres)

Le courrier constitue un lien vital entre le front et l’arrière. Sa nature affective suffit à en faire un matériau privilégié pour tenter de comprendre le vécu intime du combattant. Du point de vue documentaire, la correspondance s’avère toutefois une source qu’il convient d’utiliser avec précaution. Le courrier étant susceptible d’être censuré, la liberté d’expression s’en trouve forcément réduite. Le désir de rassurer les proches en gommant les réalités les plus dures contribue également à fausser la donne. Cette tendance générale connaît cependant de nombreuses exceptions et certaines lettres montrent une liberté de ton et une force d’expression remarquables. Dans les recueils de lettres écrites par un même auteur, il est possible de suivre semaine après semaine l’état d’esprit d’un combattant qui ne sait pas ce que l’avenir lui réserve. Les anthologies de lettres permettent quant à elles d’appréhender la diversité des styles et des attitudes face à la guerre. Il faut toutefois se méfier des remaniements après-coup. Certaines correspondances ont en effet été légèrement retouchées en vue d’une publication.

Les journaux de bord

Nombreux sont les combattants qui ont entrepris de tenir un journal, celui-ci étant souvent réduit à une prise de notes rudimentaire. Les conditions de vie au front rendent quasiment impossible un travail stylistique élaboré. La valeur littéraire de ces témoignages n’est pas toujours exceptionnelle, mais le but de leurs auteurs n’était pas de postuler à la postérité. Dans la mesure où ces journaux n’ont pas subi trop de modifications après-coup, ils possèdent l’avantage certain de rendre compte, avec une certaine objectivité, de l’évolution de la guerre et de nous faire connaître dans le détail la vie dans les tranchées et les cantonnements. Si l’intérêt historique est évident, la connaissance que nous avons de l’état d’esprit du combattant ne s’en trouve pas forcément enrichie, ces journaux étant avant tout descriptifs. Il est à noter que ces témoignages n’ont pas eu grand écho dans la population. Le combattant s’effaçait devant les notions collectives, son destin individuel n’intéressant qu’une partie restreinte du public. Il faut aussi tenir compte du fait qu’au lendemain du conflit beaucoup souhaitent tourner la page et ne désirent pas savoir dans le détail ce qu’ont vécu les combattants.

Le roman

Par rapport au témoignage sous forme de journal, la forme romanesque possède des avantages évidents. La liberté de ton, l’insertion facilitée de dialogues, le souci moins grand d’authenticité factuelle et une plus grande souplesse dans la narration, tout cela a séduit nombre de combattants qui souhaitaient conquérir un public plus large. L’évolution du roman britannique de la Grande Guerre reflète la nécessaire réévaluation du conflit qui s’est opérée quelques années après l’Armistice. Un schéma d’ensemble peut être dégagé, même s’il connaît des exceptions. La tendance « patriotique », ou du moins la célébration de valeurs que le sacrifice du combattant a renforcées, cède la place, vers la fin des années 20, à des attitudes nettement plus critiques, qui pouvaient aller du désenchantement à la dénonciation véhémente de la guerre. Peter Jackson, Cigar Merchant, de Gilbert Frankau (1919) est caractéristique de bon nombre de romans parus juste après l’Armistice, où la guerre sert essentiellement de décor à une intrigue. Le roman de Richard Aldington, Death of a Hero (1928), illustre quant à lui la tendance sarcastique qui prévaut dix ans plus tard. L’intérêt historique de ces romans est réel. L’historien peut y puiser une matière différente, mais tout aussi riche, de celle proposée par les journaux de bord. Parmi les romanciers de la Grande Guerre, Ralph Mottram tient une place de premier rang. Sa trilogie intitulée The Spanish Farm couvre la totalité de la guerre. On y trouve des aspects rarement évoqués tels que les rapports entre les soldats britanniques et la population locale. L’autre grand cycle romanesque traitant de la Grande Guerre est Parade’s End, de Ford Madox Ford, une tétralogie publiée de 1924 à 1928, qui traite des conséquences de la guerre, aussi bien sur l’individu que sur la nation. Dans les années cinquante paraîtra une série de quinze romans écrits par Henri Williamson, A Chronicle of Ancient Sunlight. L’auteur a pour objectif de dresser un vaste tableau de la société britannique avant, pendant et après la guerre. La forme romanesque lui permet de donner à son projet une ampleur et un souffle que n’aurait pas permis l’écriture directement autobiographique.

La poésie (voir Les poètes britanniques de la Grande Guerre)

  Les mémoires

A la fin des années 20 sont parues une série d’oeuvres dont la réputation s’est depuis lors solidement établie dans la littérature britannique du XXe siècle : Undertones of War d’Edmund Blunden, Goodbye to All That de Robert Graves, The Middleparts of Fortune de Frederic Manning et The Complete Memoirs of George Sherston de Siegfried Sassoon, pour ne citer que les plus connues. Ces ouvrages ne sont plus de simples journaux descriptifs comme ceux publiés pendant la guerre. Ils ne s’apparentent pas non plus au roman tel qu’on le définit habituellement. Ce sont des mémoires qui ont tous une base autobiographique solide et dont les styles très différents proposent autant de visions personnelles de la guerre. Si Middleparts of Fortune et The Complete Memoirs of George Sherston sont présentés par leurs auteurs comme des romans, cette appellation est surtout formelle, la part de fiction y étant minime.

            Si la qualité littéraire de ces oeuvres est évidente, il ne faut pas non plus négliger leur intérêt documentaire. Il est faux de prétendre que les journaux de combattants sont forcément des documents historiques précieux en raison de leur immédiateté. A l’inverse, il serait tout aussi faux de déclarer que les mémoires remodelés après-coup, et incluant éventuellement une part fictionnelle, ne peuvent être fiables du point de vue documentaire en raison de la déformation du souvenir et du travail littéraire effectué. La différence réside dans le talent littéraire de leurs auteurs et dans leur volonté d’apporter, au travers d’une expérience personnelle, un éclairage nouveau sur la condition du combattant. La véracité factuelle et la vérité psychologique étant toutes deux nécessaires à une compréhension exhaustive de la réalité combattante, mémoires littéraires et modestes journaux de bord ne peuvent qu’être complémentaires.

Robert Graves choisit de « mettre en scène » le combattant en lui faisant jouer une sorte de comédie qui s’apparente bien souvent à la farce. Son mode d’expression est essentiellement celui de la satire. Edmund Blunden s’inscrit quant à lui dans la tradition pastorale britannique et nous donne une vision amère et ironique d’un monde devenu barbare. Frederic Manning, dans The Middle Parts of Fortune, s’intéresse avant tout à la question morale soulevée par la guerre et à laquelle l’homme se doit de répondre. Guy Chapman, l’auteur de A Passionate Prodigality, préfère brosser une série de portraits d’hommes du rang et d’officiers plutôt que d’évoquer l’horreur des combats. Dans les trois tomes de The Complete Memoirs of George Sherston, Siegfried Sassoon utilise à plusieurs niveaux une technique de juxtaposition de réalités opposées qui nous montre la complexité de l’expérience combattante. Avec des procédés stylistiques résolument modernes, David Jones tente, dans In Parenthesis, de replacer la guerre dans un vaste contexte mythologique et littéraire. On aboutit en définitive à une grande diversité de ton et de contenu, qui contredit l’approche habituelle des mémoires de combattants, souvent qualifiés de ternes et répétitifs.

              Quelle que soit la forme adoptée, ces oeuvres tentent de communiquer un vécu dont il est très difficile de rendre compte dans sa globalité et sa spécificité. Écrire ses mémoires de guerre est un défi. Comment dire ce que l’on considère bien souvent comme incommunicable ? Comment éviter les pièges habituels qui font si souvent des mémoires de guerre des ouvrages académiques et un peu ternes ? Si le désir de témoigner ne peut être nié, le souci premier des auteurs n’est pas d’apporter leur contribution à une histoire militaire de la guerre mais plutôt d’établir une communication entre ceux qui l’ont vécue et les autres. Le problème se posait déjà pendant le conflit : les modestes rédacteurs de carnets de bord notaient scrupuleusement les détails de leur vie au front pour réagir contre le bourrage de crâne des journaux et les fausses représentations qui régnaient à l’arrière. Les griefs personnels et la dénonciation de certaines injustices ont également été, dans bien des cas, à la base du désir d’écrire. A la fin des années 20, le problème de rétablir la vérité se pose toujours avec autant de force : la commémoration de la guerre repose bien souvent sur des stéréotypes patriotiques qui irritent les anciens combattants. Le fossé qui s’est creusé entre les combattants et l’arrière n’a pas été comblé.

Les auteurs tentent aussi d’exorciser la brutalité d’un passé toujours bien présent ou tout simplement d’y voir clair dans la confusion des souvenirs. En 1994, le fils de Matthew Cooper publie le journal de guerre que son père a écrit en 1921 : We Who Knew. L’auteur ne destinait pas ce document à la publication. Dans sa préface, il précise : J’ai écrit ces pages pour m’aider à me remémorer ces années tragiques qui m’ont fortement marqué et dont l’influence sera toujours présente. Consigner sur le papier son parcours de combattant est en premier lieu une affaire de lutte contre l’oubli. La guerre en tant que telle ne peut pas être oubliée mais le détail des actions, les lieux, les noms de camarades risque de s’effacer avec le temps. Au début de The Wet Flanders Plain, Henry Williamson élargit la problématique : Le problème est simplement de débroussailler ce qui était une jungle. Du point de vue stratégique, le combattant n’avait pas toujours une connaissance précise des actions auxquelles il prenait part. La notion de bataille, par exemple, n’avait pas grande signification au front. Les mémoires servent en partie à  réinscrire un vécu brut dans une perspective historique.

Mais le débroussaillement exprime aussi une autre nécessité. La guerre est forcément une réalité totalitaire, où l’individu est écrasé par le collectif. Beaucoup de mémoires insistent sur cette déshumanisation, laquelle a parfois conduit à des troubles mentaux. Redonner à l’individu sa vraie place, c’est ce à quoi s’attellent de manières très diverses les écrits des combattants, du simple carnet destiné à la famille aux mémoires promus au rang de classique. Les traitements historiques classiques de la guerre – qui ont longtemps eu la faveur du public, élargissant ainsi le fossé entre combattants et non-combattants – font la plupart du temps exclusivement appel à des notions de stratégie où l’individu n’existe qu’intégré à une unité militaire. Seuls les décideurs des états-majors ont droit à une « individualité ». Les mémoires s’inscrivent dans une réaction contre cette vision de la guerre qui ne rend pas compte du combattant, qu’il soit simple soldat ou officier. Autre donnée qu’il ne faut pas sous-estimer : la nostalgie. Les combattants ont aussi écrit pour recréer mentalement la camaraderie qui régnait au front et pour commémorer le souvenir des morts. D’une certaine façon, les mémoires de guerre remplissent une fonction similaire à celles des nombreux cimetières militaires et mémoriaux qui ont recouvert les anciens champs de bataille dans les années 20.

Si les oeuvres des écrivains-combattants britanniques de la Première Guerre mondiale se différencient de par leur style et la sélection de l’expérience relatée, il est toutefois possible de dégager certaines tendances générales. On note en premier lieu l’absence de toute glorification guerrière. L’exaltation du combat et de la vie militaire apparaît parfois quand il s’agit de relater les débuts du conflit mais s’efface par la suite. Il convient cependant de faire une distinction entre les auteurs qui relèvent d’une tradition militaire antérieure à la Grande Guerre et les volontaires. Frank Richards, auteur de Old Soldiers Never Die, et John Lucy, auteur de There’s a Devil in the Drum, sont des soldats de métier dont le regard sur les réalités de la guerre n’exclut pas un certain militarisme. Les volontaires de 1914 et 1915 se considèrent comme des civils en kaki et sont souvent critiques à l’égard de l’armée. Il en va de même pour les conscrits d’après janvier 1916. Ceci dit, la fascination qu’exerce la guerre ne peut être passée sous silence. Cette fascination, cohabitant avec l’horreur et le dégoût, est un phénomène ambigu dont nombre de témoignages essaient de rendre compte. Inversement, on ne trouve que très rarement des discours ouvertement antimilitaristes et pacifistes dans les mémoires de guerre. La dénonciation du conflit et sa condamnation sans appel sont évidentes dans certains ouvrages mais n’aboutissent que très rarement à un discours idéologique militant. Beaucoup d’auteurs, comme par exemple Henry Williamson et Norman Cliff, se contentent d’énoncer en introduction à leurs témoignages qu’ils espèrent contribuer à l’amitié entre les peuples en publiant leur expérience de guerre.

            Il va de soi que les témoignages sur la guerre évoquent des réalités communes. Il existe toute une série de thèmes que tous des ouvrages traitent plus ou moins longuement : la mort, la blessure, les cantonnements, le combat, le quotidien des tranchées, les rapports entre hommes du rang et officiers. Les récits de combats sont la plupart du temps réduits à la portion congrue et les considérations stratégiques sont quasi inexistantes.

            Une des caractéristiques majeures de nombreuses oeuvres est le parti pris de l’euphémisme, attitude typiquement britannique. Là où la littérature française de la Grande Guerre choisit souvent de nommer – parfois avec insistance – pour tenter de communiquer l’horreur de la guerre, la littérature britannique préfère dans son ensemble suggérer et recourir à l’ironie. Pour des raisons culturelles et historiques, les attitudes face à la guerre et le rapport à l’écriture diffèrent grandement entre Britanniques, Français et Allemands. Il existe une spécificité du témoignage britannique. La prépondérance de la poésie mais aussi la volonté de rendre compte de la réalité dans sa pluralité et ses contradictions comptent parmi les caractéristiques les plus intéressantes de cette littérature. Contrairement aux témoignages français, la littérature britannique de la Grande Guerre n’a pas généré de véritable argot des tranchées. Si le travail sur la langue ne vise pas à créer de nouvelles formes d’expression, il n’en est pas moins élaboré et propose une riche palette de nuances. Les journaux de bord, les mémoires, les romans, les lettres et les poèmes écrits par les tommies nous font découvrir les multiples aspects de l’homme des tranchées et nous le montrent dans la complexité de son vécu et de ses sentiments.

            Dans son préliminaire à Undertones of War, Edmund Blunden écrit :

  Je sais que mon expérience de la guerre est locale, limitée et incohérente ; qu’elle est quasiment inutile dans le sens où personne n’en lira le compte rendu sans en connaître déjà les tenants et les aboutissants, et davantage encore la liront pour avoir fait le même voyage que moi. Personne ? Quelques-uns, j’en suis sûr, mais pas beaucoup. Ils ne comprendront pas de toute façon – mais ce ne sera pas de ma faute.

            Dans ces quelques phrases d’introduction à un des meilleurs textes écrits par un combattant, Edmund Blunden résume ce qui fait la spécificité du témoignage britannique : un subtil alliage de désenchantement et de modestie pour dire une petite vérité que le lecteur saura peut-être trouver, si lui aussi est prêt à entendre une histoire locale, limitée et incohérente, qui est le propre de la guerre.

TOMMIES 14-18

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