George Coppard (1898-1984)

George Coppard se porte volontaire à 16 ans. Il n’est pas le seul à avoir menti sur son âge pour se faire enrôler. En 1969, il envoie ses mémoires de guerre à l’Imperial War Museum, qui l’aide à se faire publier.

A 16 ans dans la tranchée

  George Coppard quitte les bancs de l’école à treize ans pour travailler chez un taxidermiste. Au mois d’août 1914, il ment sur son âge pour se faire enrôler dans l’armée. Il déclare avoir dix-neuf ans alors qu’il n’en a que seize. Son cas est loin d’être isolé. On estime à plus de 250 000 le nombre de recrues n’ayant pas l’âge officiellement requis. Certains de ces soldats adolescents seront renvoyés chez eux une fois leur âge clairement établi. Ce ne sera pas le cas de George Coppard. En février 1916, sa mère essaie de le faire exempter mais l’armée considère que son âge officiel est celui inscrit sur la feuille de recrutement. Il arrive dans les tranchées en juin 1915 et se bat dans différents secteurs au sein d’une unité de mitrailleurs. Il remplit également la fonction d’estafette auprès de plusieurs officiers. George Coppard a pris part à deux batailles majeures : Loos et la Somme. Il est blessé à deux reprises. La première fois, un camarade lui tire par mégarde une balle dans le pied. A l’hôpital, on lui fait porter l’étiquette SIW (Self-inflicted wound), car ce genre de blessure pouvait avoir été volontairement infligée pour échapper au combat. Il finit par être blanchi de cette accusation, ainsi que son camarade. La seconde fois, il est touché à la cuisse par un tir de mitrailleuse à Cambrai. L’artère fémorale est sectionnée mais un camarade lui fait un garrot avec un lacet, ce qui lui sauve la vie. Cette fois, c’est la fin de la guerre pour lui.

  Démobilisé en 1919, George Coppard connaît une difficile période de chômage avant d’occuper toute une série d’emplois précaires. En 1946, il trouve toutefois un poste stable dans un ministère et y reste jusqu’en 1962. Quand il prend sa retraite, il entreprend d’écrire ses mémoires de guerre sur la base d’un journal de bord qu’il avait tenu pendant le conflit. Il en envoie un exemplaire à l’Imperial War Museum. Enthousiasmé par la qualité du texte, le directeur du musée l’aide à le faire publier en 1969. Le succès du livre entraînera une mini vague éditoriale de mémoires de guerre en Grande-Bretagne. Arrivés à l’âge de la retraite, de nombreux anciens combattants se penchent sur ces années qui ont meurtri leur jeunesse avec le désir d’apporter leur contribution testimoniale. Le vaste corpus de témoignages parus depuis la guerre s’en trouve ainsi agrandi. With a Machine Gun to Cambrai nous propose le récit d’un soldat du rang. L’auteur décrit la misère de la guerre des tranchées, le travail des sapeurs et le quotidien des mitrailleurs, sans hésiter à reconnaître qu’il a plus d’une fois été choqué par la violence de certaines actions. Dans l’épilogue, il raconte le voyage qu’il a récemment entrepris sur les anciens lieux de combat. Le point de vue rétrospectif est ici particulièrement intéressant. Il en dit autant sur le conflit en lui-même que sur sa représentation au fil du temps.

Extrait :

TOMMIES 14-18

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