Frederick Scott (1861-1944)

Frederick Scott a 54 ans quand il arrive sur le front occidental. Ses mémoires de guerre, The Great War as I saw it, regorgent d’informations sur les liens éphémères tissés avec les civils dans les villages de l’arrière.

Un aumônier et poète canadien dans la tourmente d’Ypres

Né à Montréal en 1881, Frederick George Scott étudie la théologie à Londres, au King’s College, et devient diacre en 1884. Il est ordonné prêtre anglican en 1886 et exerce son ministère dans l’Essex. De retour au Québec, il devient recteur de la paroisse de St Matthew. En 1887, George Scott épouse Amy Brooks, avec laquelle il aura six enfants.

Le recteur Scott est un poète prolifique, qui a publié treize recueils de poésie chrétienne et patriotique, dont bon nombre sont à la gloire de l’Empire britannique. Il écrit également un roman en 1891. De tendance conservatrice, il prône le respect de l’ordre établi et exalte les vertus des Laurentiens. Il sait rendre justice aux paysages grandioses de la vallée du Saint-Laurent dans un style qui n’est pas dénué de qualités. Associé au groupe des Poètes de la Confédération, il écrit des vers accessibles au plus grand nombre, ce qui lui vaut d’être régulièrement appelé le poète des Laurentiens.

Bien qu’il ait 54 ans en 1914, il se porte volontaire pour partir en France. Premier aumônier de la 1ère division canadienne, il a le grade de major. Il devient le confident spirituel de nombreux officiers d’état-major mais sait également être proche de la troupe. Après la guerre, il deviendra aumônier des anciens combattants de l’armée de terre et de la marine.

Sa production poétique est moins importante après 1918 mais il continue à jouir d’une certaine popularité auprès du public. Pendant la conférence de Québec de 1943, il sera invité par Winston Churchill et Franklin Roosevelt à venir lire ses poèmes au cours d’une réunion privée.

The Great War as I saw it est publié en 1922. Ces mémoires couvrent la quasi totalité de la guerre. Le point de vue d’un aumônier est parfois décalé par rapport au vécu des combattants et il n’est pas toujours exempt d’un certain optimisme conventionnel, mais il permet de découvrir plus en profondeur les zones de réserve et de repos, ainsi que les postes de secours. Comme dans d’autres mémoires d’aumôniers, l’aspect documentaire est mis en avant, avec une grande précision géographique. Le compte rendu de la bataille de Vimy, où les Canadiens ont symboliquement forgé leur unité nationale, est naturellement relaté en détail.

L’extrait ci-après rend compte de la confusion qui régnait pendant la deuxième bataille d’Ypres, en avril 1915.

TOMMIES 14-18

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