Dorothea Crewdson (1886-1919)

Infirmière bénévole au Tréport, à Wimereux et à Etaples, Dorothea Crewdson a écrit un journal très documenté. Emportée par une péritonite en mars 1919, elle est enterrée au cimetière d’Etaples.

Armistice et grippe espagnole

  Dorothea Crewdson faisait partie du bataillon de V.A.D. (Volontary Aid Detachment) qui a dispensé des soins dans les hôpitaux militaires pendant toute la durée de la guerre. Elle arrive en France en juin 1915 dans un hôpital du Tréport et y reste jusqu’en octobre 1916, date à laquelle elle est postée à Wimereux jusqu’en juin 1918, puis à Etaples jusqu’en mars 1919. Le journal qu’elle tient quasi quotidiennement se différencie nettement de la plupart des témoignages d’infirmières bénévoles publiés du vivant de leurs auteures. Il n’a pas subi de remaniement en vue d’une publication. Les noms des médecins, infirmières et patients sont mentionnés. Jour après jour, le quotidien de l’infirmière bénévole est consigné dans toute sa diversité : la charge de travail, la spécificité des soins, la frustration de ne pouvoir en faire plus, les commérages qui vont bon train au sein des équipes soignantes, les flirts avec les médecins et les journées de repos consacrées aux balades sur les côtes normande ou du Pas-de-Calais. Elle a également le plaisir de voir son jeune frère Alastair, officier dans le régiment des Coldstream Guards. Légèrement blessé à la bataille de Passchendaele en septembre 1917, il a été admis dans un des hôpitaux de Wimereux voisins de celui où travaille sa soeur. Dorothea aura l’occasion de le revoir deux fois en 1918 quand il sera envoyé en formation à Etaples.

  Pendant l’été 1918, les hôpitaux d’Étaples subissent des bombardements. Blessée, Dorothea continue de soigner les patients, ce qui lui vaut la Médaille Militaire. Quand l’Armistice est proclamé, les structures hospitalières ne sont pas pour autant démantelées. Les blessés à soigner sont encore nombreux et l’épidémie de grippe espagnole de l’automne 1918 nécessite un personnel nombreux. En mars 1919, Dorothea est toujours à Etaples. L’heure de la démobilisation est proche, mais Dorothea ne reviendra pas en Angleterre. Elle meurt soudainement d’une péritonite le 12 mars. Son corps repose au cimetière militaire d’Etaples.

  A la mort d’Alastair Crewdson, son fils découvre dans ses affaires le journal tenu par Dorothea en France entre 1915 et 1919. Le document totalise près de 200 000 mots, avec de nombreuses illustrations de la main de Dorothea. Convaincu de la valeur documentaire et humaine du journal, Richard Crewdson, décide de le publier en 2013 sous le titre de Dorothea’s War après l’avoir expurgé d’un tiers.

  L’extrait proposé est centré sur la période qui suit le 11 novembre 1918. L’annonce de la paix n’a pas changé le quotidien du personnel soignant, très sollicité par les soins à apporter aux blessés et aux malades de la grippe espagnole.

Extrait :


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