Autres – 2

Tentative de listage de l’ensemble des auteurs, combattants ou autres, non répertoriés dans les listes précédentes, Américains inclus.

[travail en cours]

Abbey, Edwin (1888-1917)

Né en Écosse, Edwin Austin Abbey s’installe aux États-Unis quelques années avant la guerre. Devenu ingénieur en Ontario, il rejoint le second bataillon des pionniers canadiens en octobre 1915. Blessé en France au printemps 1916, il est rapatrié en Angleterre. Il revient au front en décembre en qualité de lieutenant et trouve la mort sur la crête de Vimy le 10 avril 1917. Ses lettres à sa famille sont éditées dans la même année.

Abercrombie, Lascelles (1881-1938)

Poète du mouvement georgien, Lascelles Abercrombie fait partie du groupe de « Dymock », du nom de la localité où il habitait, dans le Gloucestershire. Ayant publié plusieurs recueils avant guerre, il fait partie des valeurs montantes de la nouvelle poésie britannique. Il côtoie des poètes tels que Robert Frost, Edward Thomas et Rupert Brooke. La plupart d’entre eux deviendront des « poètes des tranchées » renommés. Mais Abercombrie connaîtra un autre destin. Les commissions médicales le refusent dans l’armée en raison de sa faible constitution. Il décide alors de participer à l’effort national d’une autre façon et travaille dans une usine de munitions.

Abraham, Eric Kingsley (1898-2003)

Une des caractéristiques, et pas des moindres, d’Eric Abraham est d’avoir publié ses mémoires de guerre en 1999, à l’âge de 101 ans. Ce sapeur australien s’était engagé en septembre 1915. Quatre frères et beaux-frères l’avaient précédé (deux seront tués au front). Il arrive en France en octobre 1916, avant d’être hospitalisé en Angleterre pendant plusieurs mois en 1917. Présent sur le front au moment de l’Armistice, il reste en France jusqu’en mars 1919 et repart en Australie en juin.

Abraham, James (1876-1963)

Médecin irlandais, spécialisé en vénérologie, il exerce d’abord dans l’Ouest irlandais avant de devenir chirurgien dans un hôpital londonien. Suite à un séjour en Extrême-Orient, il publie un ouvrage relatant son exéprience médicale asiatique, puis un roman, The Night Nurse, qui connaîtra un certain succès. En 1914, il devient médecin-major dans un hôpital serbe, puis au Moyen-Orient, au moment de la défaite de Gaza. Son journal de guerre, intitulé My Balkan Log, est publié en 1921. En 1957, on autobiographie, Surgeon’s Journey, revient largement sur les années de guerre.

Acland, Peregrine (1891-1963)

Après ses études à l’université de Toronto, ce fils de journaliste, exerce plusieurs métiers, notamment cowboy dans l’ouest canadien et employé au ministère des finances. Il rejoint les Queen’s Own Rifles en octobre 1914, avec le grade de lieutenant. Gravement blessé en octobre 1916 lors de l’assaut victorieux sur la Tranchée Regina, près de Thiepval, il repart au Canada en mai 1917, où il deviendra instructeur pour les nouvelles recrues. Après guerre, il deviendra publiciste à New York et Toronto. Publié en 1929, son roman All Else is Folly est basé sur son expérience de guerre. Dans sa préface, Ford Madox Ford estime qu’il s’agit du meilleur roman de guerre émanant d’un dominion britannique. L’ouvrage, qui a été un succès lors de sa sortie, continue d’être considéré comme un « témoignage romancé » de qualité.

Adam, Arthur Innes (1894-1916)

Fils d’universitaire, Arthur Adam est un étudiant qui collectionne les prix à chaque fin d’année. Il s’engage en septembre 1914 mais doit attendre juin 1915 pour partir en France, la commission médicale jugeant sa vue trop basse. A la fin de l’année, il prend la tête de sa compagnie. Il est tué en septembre 1916 dans la Somme. En 1920, sa mère, Amela Adam, publie Arthur Adam – A Record Founded on his Letters.

Adam, George (1883 -)

Correspondant parisien du Times, George Adam se rend régulièrement sur le front pendant l’hiver 1914-1915. Le livre relatant ces visites, Behind the Scenes, s’attache à décrire les opérations militaires du début de la guerre, les combats des Français à Ypres et le fonctionnement du Grand Quartier Général britannique. Le public était friand de ce type d’ouvrage, qui complétait la lecture des journaux et fournissait les informations nécessaires à une connaissance « officielle » du déroulement de la guerre.

Adamson, Agar (1865-1929)

Ayant échoué à l’examen de licence à Cambridge, Agar Adamson revient dans son Canada natal pour y occuper un poste de fonctionnaire au sénat. En 1900, il participe à la guerre des Boers en Afrique du Sud. Malgré ses 48 ans et des problèmes de vue, il s’engage dès le mois d’août 1914. Durant ses trois années de guerre, il écrit tous les jours à sa femme. Son régiment se distingue à Vimy et à Passchendaele. En 1917, il séjourne deux fois à l’hôpital et doit renoncer à poursuivre la guerre. Mabel, son épouse, a également quitté le Canada pour venir s’occuper des réfugiés belges, mais Agar, qui souffre de dépression post-traumatique, se sépare d’elle en 1919. Il meurt dans un accident d’avion au-dessus de la mer d’Irlande en 1929. L’ensemble des lettres qu’il a écrites à Mabel ont été réunies sous le titre Lettres d’Agar Adamson, 1914-1919, lieutenant-colonel, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry. De par son ampleur (près de 400 pages) et sa qualité, cette correspondance constitue un document de grande valeur.

Addams, Jane (1860-1935)

Créatrice de l’aide sociale publique aux États-Unis, Jane Addams est la première femme à avoir obtenu le prix Nobel de la Paix en 1931. Présidente de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté à partir de 1915, elle mène un combat pacifiste pendant la guerre, en présidant notamment le Congrès International des Femmes à La Haye en avril 1915. Il s’agit de la première action d’envergure d’opposition à la guerre. Quand les États-Unis s’engagent dans le conflit, elle est vivement critiquée pour ses opinions pacifistes. Elle sera présente à France en 1919 pendant la conférence de Versailles. Son livre Peace and Bread in Time of War, publié en 1922, relate son combat pacifiste.

Agate, James (1877-1947)

Journaliste et critique de théâtre. En 1915, à 37 ans, il se porte volontaire dans l’intendance (Army Service Corps). Envoyé en France, il s’occupe principalement de l’achat de foin pour les chevaux. L’ouvrage qui relate cette expérience, Lines of Communication (1917), est un document unique en son genre, mêlant descriptions de la France en guerre et digressions littéraires, dans un style léger et souvent humoristique.

Airy, Anna (1882-1964)

Peintre qui avait remporté plusieurs prix prestigieux avant guerre, Anna Airy est une des premières femmes à être nommée officiellement « artiste de guerre ». Le bureau de la propagande lui demande de se rendre dans les usines d’armement pour y peindre de grandes toiles témoignant de l’effort national.

Aitken, Alexander (1895-1967)

D’origine néo-zélandaise, Aitken fait des études de mathématiques à l’université d’Edimbourg, où ses capacités étonnent ses professeurs. En 1936, il sera élu à la Royal Society de Londres pour son travail sur les statistiques, l’algèbre et l’analyse numérique. Sa prodigieuse mémoire fait de lui un surdoué du calcul mental, capable de mémoriser les mille premières décimales de . Mais son incapacité à oublier les horreurs de la guerre lui vaudra quant à elle de nombreux moments de dépression. Suite à la publication des mémoires en 1963, Gallipoli to the Somme: Recollections of a New Zealand infantryman, il sera élu à la Société royale de Littérature de Londres.

Albee, Frederick (1876-1945)

Chirurgien américain pionnier de la greffe osseuse, il a travaillé dans des hôpitaux proches du front. La greffe osseuse a permis à de nombreux blessés d’éviter l’amputation. Albee publie un texte scientifique sur le sujet en 1915 : Bone Graft Surgery. De retour aux États-Unis, il crée un hôpital spécialisé dans l’orthopédie et participe à la fondation d’une commission de réhabilitation pour les soldats blessés. Son autobiographie publiée en 1943, A Surgeon’s Fight to Rebuild Men : An Autobiography, revient largement sur les années de guerre.

Alchin, Gordon ( – 1947)

Après avoir servi dans l’artillerie, le capitaine Gordon Alchin rejoint le Royal Flying Corps et devient pilote. Ses poèmes, présents dans de nombreuses anthologies, évoquent les sensations des pilotes quand ils survolent la zone du front, thème peu abordé dans la poésie des tranchées.

Aldrich, Mildred (1853-1928)

Enseignante et journaliste américaine qui s’installe en France en 1898, où est elle traductrice et correspondante de presse. En 1915, elle publie A Hilltop on the Marne, qui regroupe les lettres qu’elle a envoyées à ses amis américains. Elle y décrit la vie en France au début de la guerre. Le succès du livre l’amène à publier deux autres ouvrages basés sur le même principe. Si on ajoute à ces trois livres de correspondance When Johnny comes marching home (1921) et un roman, Told In A French Garden, August 1914 (1916), on aboutit à un vaste ensemble de témoignages sur la France en guerre, à l’intérêt toutefois limité.

Alexander, Heber Maitland (1881-1942)

Officier commandant le 9e corps de mules de l’armée indienne, sa mission consistait à ravitailler les combattants au front. Opérant sur le front occidental et à Gallipoli, il a relaté son expérience de guerre dans On Two Fronts: Being the Adventures of an Indian Mule Corps in France and Gallipoli. Le livre ne mentionne que rarement les troupes indiennes et reflète l’idéologique impériale dominante. Si les propos ne sont pas racistes, la conception de l’héroïsme développé dans ces mémoires n’en est pas moins fortement « racialisée ».

Allan, Robert Marshall (1886-1946)

Né en Australie, Robert Allan suit des études de médecine à Edimbourg. Exerçant à l’hôpital Rotunda de Dublin, il se spécialise en obstétrique. Engagé dès le mois d’août 1914 dans les services médicaux de l’armée britannique. Ses états de services sont particulièrement impressionnants. Après quatorze mois en France, il est posté en Mésopotamie. Ayant contracté la dysenterie, il est évacué en Inde puis revient en Australie à la fin 1916. Devenu directeur d’un hôpital à Brisbane, il repart en Grande-Bretagne en octobre 1918. Après la guerre, il ouvre un cabinet de gynécologie en Australie. Les lettres qu’il a adressées à son père ont été publiées de façon anonyme en 1915 solus le titre Letters From a Young Queenslander. L’année suivante, il publie Mesopotamia and India.

Allatini, Rose Laure (1890-1980)

Romancière britannique qui a publié une quarantaine de titres. En 1915 et 1917, elle écrit deux livres qui abordent le thème du pacifisme. En 1918, elle provoquera un scandale avec Despised and Rejected, publié sous le pseudonyme de Fitzroy. Cette fois, le livre est ouvertement pacifiste et n’hésite pas à parler d’homosexualité. Le journaliste James Douglas, qui avait déjà intenté une action en justice contre D.H. Lawrence pour L’Arc-en-ciel, réussit à faire condamner l’éditeur Charles Daniel pour immoralité.

Allen, Hervey (1889-1949)

Auteur américain ayant publié Toward the Flame en 1926, livre qui relate l’offensive Aisne-Marne de juillet-août 1918, à laquelle il a participé. Considéré outre-Atlantique comme un classique américain de la Grande Guerre, Toward the Flame propose un compte-rendu détaillé de la bataille controversée de Fismette.

Allpass, Henry (1893-1916)

Après ses études à Oxford, où il devient ami avec Tolkien, Henry Allpass enseigne brièvement au lycée de St Bees, au nord de l’Angleterre. En décembre 1915, il rejoint les rangs de l’armée et entame son service actif en juillet 1916. Il est tué dans la Somme en septembre. Son frère Esmond avait été tué dans la baie de Sulva, en Turquie, un an auparavant. En 1917, ses amis publient l’ensemble de ses écrits (poèmes, lettres et proses) sous le titre Oxford, St Bees and the front – 1911-1916.

Alport, Arthur Cecil (1880-1959)

Né en Afrique du Sud, Arthur Alport étudie la médecine à Edimbourg avant de revenir s’installer à Johannesburg et d’y ouvrir un cabinet. Il s’engage quand la guerre éclate et sert en Macédoine, puis sur le front occidental. Après la guerre, il se spécialise dans les maladies tropicales puis enseigne à la faculté de médecine du Caire à la fin des années 30. Arthur Alport fut le premier à identifier un syndrome néphropatique connu par la suite sous le nom de syndrome d’Alport. Il a publié ses mémoires de guerre en 1934 sous le titre The Lighter side of the War. Le sous-titre de l’ouvrage – Experiences of a civilian in uniform – est caractéristique de ce que ressentait le personnel médical, voire les combattants : l’uniforme ne faisait pas d’eux des militaires. 

Anderson, Isabel (1876-1948)

Née Weld Perkins, Isabel Anderson est née dans une des plus riches familles de Boston. Après son mariage avec Larz Anderson, diplomate, elle voyage aux quatre coins de la planète et mène une vie de milliardaire oisive. Elle a déjà publié bon nombre de livres quand la guerre éclate. Devenue une des responsables de la Croix-Rouge Américaine et du comité d’aide aux réfugiés belges, elle part pour l’Europe en mission sanitaire pendant huit mois en 1917 et 1918. De retour à Washington, elle poursuit son travail humanitaire dans la capitale américaine. Ses mémoires de guerre intitulés Zigzagging, paraissent en 1918. Dans ce récit alerte, les soins apportés aux blessés sont ponctués de dîners avec le général Pershing ou la reine de Belgique. Comme un certain nombre d’autres « héritières », Isabel Anderson a su allier avec une étonnante facilité la difficile tâche de soigner les blessés à une vie sociale correspondant à son rang.

Andrew, Abram Piatt (1873-1936)

Professeur d’économie à Harvard de 1900 à 1909, Piatt Andrew part pour la France dès l’été 1914 et conduit une ambulance dans le secteur de Dunkerque. Remarqué pour ses talents d’organisateur, on lui offre le poste d’inspecteur général des services de campagne de l’Ambulance Américaine. Pendant quatre ans, il gérera les 34 sections ambulancières et les 1200 volontaires américains qui les composent. En 1916 paraît Friends of FranceThe Field Service of the American Ambulance Described by its Members, dont il écrit l’introduction. En plus de son intérêt documentaire, l’ouvrage a une utilité plus immédiate : faire connaître l’organisation, qui a un besoin permanent de volontaires et de fonds.

Andrews, William

Journaliste avant guerre, William Andrews se bat sur le front occidental de février 1915 à janvier 1918. Ses mémoires, les bien nommés Haunting Years, sont un compte rendu détaillé d’un grand nombre de batailles : Festubert, Neuve-Chapelle, Loos, la Somme et Ypres. Leur intérêt tient essentiellement à la présence exceptionnellement longue d’Andrews au front.

Appleby, Eric (1893-1916)

Étudiant ingénieur en 1914, Eric Appleby s’engage dans l’artillerie au début de la guerre. Pendant sa période de formation à Athlone, en Irlande, il tombe amoureux de Phyllis Kelly, la fille d’un notaire. Eric Appleby quitte Athlone en mars 1915 et trouve la mort dans la Somme en octobre 1916. Les lettres qu’il a envoyées à Phyllis ont été publiées en 2000. Elles nous permettent de suivre son parcours de combattant et ses quatre permissions. Elles nous montrent surtout à quel point les combattants puisent dans les lettres la force de tenir face aux terribles réalités du combat.

Archer, William (1856-1924)

Critique de théâtre, spécialiste d’Ibsen. Il travaille pour le Bureau de Propagande de Guerre et écrit une série de lettres ouvertes visant à démontrer la responsabilité de l’Allemagne dans le déclenchement de la guerre. En 1919, il écrit une pièce intitulée War is War, centrée sur la destruction de Louvain par les Allemands en 1914. Il espérait que la guerre serait suivie par une époque où régnerait le socialisme et a oeuvré dans différentes organisations promouvant l’entente internationale.

Arkell, Reginald (1882-1959)

Reginald Arkell s’est engagé dès le début de la guerre dans l’infanterie légère du Yorkshire. Comme de nombreux autres combattants, il a écrit des poèmes au front, publiés en 1916 sous le titre All the Rumors. Après guerre, il deviendra un scénariste, auteur de comédies musicales et poète particulièrement prolifique.

Armstrong, Millicent (1888-1973)

Après des études de lettres à l’université de Sydney, Millicent Armstrong part pour Londres en août 1914 dans l’espoir de trouver un éditeur pour son premier roman. Elle se retrouve immédiatement  happée par la tourmente de la guerre. Après un travail de cantinière à Etaples, elle intègre l’équipe médicale des Dames Écossaises à l’hôpital de l’abbaye de Royaumont avant de travailler à l’hôpital d’évacuation de Villers-Cotterets. C’est là qu’elle fait sa première exéprience de l’art dramatique en écrivant des spectacles pour les patients. En mai 1918, elle est évacuée sur Royaumont et reçoit la Croix de Guerre pour avoir secouru des blessés sous les bombardements. De retour en Australie, elle gère une exploitation agricole et écrit pour le théâtre. Trois de ses pièces ont pour thème son expérience de guerre : Fire, Drought et At Dusk.

Ashford, Bailey Kelly (1873-1934)

Médecin américain attaché à l’armée des États-Unis. Pendant la guerre, son rôle sur le front occidental a également été en grande partie celui d’un enseignant. Il a dispensé des cours au personnel soignant américain et allié, principalement à Langres mais également à Béthune et à d’autres endroits du front. Il relate cette expérience dans son autobiographie : A Soldier in Science (1934). Après l’Armistice, il devient enseignant à l’institut de médecine tropicale de Porto-Rico, dont il est l’un des fondateurs. Son action contre l’ankylostomiase, maladie parasitaire, a permis de sauver de nombreuses vies.

Ashmead-Bartlett, Ellis (1881-1931)

Correspondant de guerre, qui a principalement couvert la campagne de Gallipoli. Son compte-rendu des combats du front oriental devait avoir un retentissement  considérable en Australie et en Nouvelle-Zélande. Ses critiques des choix stratégiques britanniques ont conduit au limogeage du général Ian Hamilton.

Asquith, Arthur, Cyril, Herbert et Raymond

Dès le début de la guerre, les quatre fils du Premier ministre Herbert Asquith se portent volontaires pour servir sous les drapeaux. Ils occuperont des postes dans l’état-major. Raymond, l’aîné, rejoint les Grenadier Guards en juillet 1915 et part pour la France, contre l’avis de son père, lequel refusera pendant quelque temps de répondre à ses lettres. Il est tué le 15 septembre 1916 à Lesboeufs au cours d’un assaut. Son frère, Herbert, publiera en 1920 un recueil de poèmes de guerre : A Village Sermon & Other Poems.

Attlee, Clement (1883-1967)

Le futur Premier ministre travailliste (1945-1951) enseignait à l’Ecole d’Economie de Londres au moment de l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne. Enrôlé dans le régiment du Lancashire, il prend part à la campagne de Gallipoli. Sa décision de s’engager le brouille avec son frère, lequel passera une bonne partie de la guerre en prison pour objection de conscience. Souffrant de dysenterie, Clement Attlee est envoyé dans un hôpital à Malte et revient au front au moment de l’évacuation de Suvla. Pendant la campagne de Mésopotamie, il est blessé à la jambe et évacué en Angleterre. Après s’être rétabli, il entraîne les troupes sur le sol britannique et repart au front en juin 1918, avec le grade de major, et se bat en France jusqu’à la fin de la guerre.

Il est élu Premier ministre en 1945 suite à sa victoire sur Churchill. Ses mémoires, publiés en 1954 sous le titre As It Happened, sont en partie consacrés à la Grande Guerre.

Augustus, John (1878-1961)

Peintre gallois post-impressionniste qui a séjourné en Provence en 1910. Pendant la guerre, il devient peintre officiel auprès des forces canadiennes. Mais après deux mois en France, il est renvoyé en Grande-Bretagne pour avoir pris part à une bagarre. Grâce à l’intervention de Lord Beaverbrook, il échappe à la cour martiale. De retour en France, il travaille sur un projet de mémorial canadien, resté inachevé. Il est également présent à la conférence de paix en 1919. Le premier volume de son autobiographie, Chiaroscuro (1952), évoque son expérience chaotique d’artiste de guerre

Bainbrigge, Philipp (1891-1918)

Enseignant, il est enrôlé dans l’armée en 1917. Il est tué à Épehy en septembre 1918. Auteur d’odes à l’amour uranien, ami de Scott Moncrieff, il n’a semble-t-il écrit qu’un seul poème, qui sera publié par un de ses élèves, Nevil Shute (romancier). Ce sonnet, une surprenante parodie des poèmes de Rupert Brooke, raille la poésie « héroïque » du début de la guerre.

Barnard, Charles (1850-1942)

Correspondant du New York Tribune à Paris quand la guerre éclate, Charles Barnard tient un journal sur la vie des Parisiens pendant les premières semaines de mobilisation. Celui-ci sera publié en octobre sous le titre Paris war days : Diary of an American. L’auteur s’attache à rendre compte dans le détail de l’atmosphère qui règne dans la capitale française en août 1914.

Barnes, Leonard (1895-1977)

Auteur et journaliste qui a publié de nombreux textes anticolonialistes, dont The New Boer War (1932). Devenu par la suite spécialiste des questions d’éducation, il écrit des études sur le travail social auprès des jeunes, lesquelles font référence. Pendant la Grande Guerre, il s’est battu au sein du King’s Royal Rifle Corps. Il a été blessé à trois reprises et décoré de la Médaille Militaire.

Barnett, Denis Oliver (1895-1915)

Comme la plupart des étudiants de la promotion 1914 d’Oxford et de Cambridge, Denis Barnett se porte volontaire dès l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne. Il est tué le 15 août 1915 et enterré au cimetière de Poperinge. In Happy Memory est publié avant la fin de l’année à 150 exemplaires, en édition privée. Ce livre que la famille a fait imprimer pour honorer la mémoire du défunt répond aux critères habituels de ce genre de publication : biographie-apologie du jeune soldat, ensemble des lettres qu’il a envoyées, poèmes et lettres de condoléances.

Bartlett, Vernon (1894-1983)

Député de 1938 à 1950, homme de radio, journaliste, Vernon Bartlett  a combattu sur le front occidental, où il a été blessé à deux reprises. Après avoir été déclaré inapte au service, il travaille pour le Daily Mail. Sa mission consiste à aller interroger les blessés de guerre dans les hôpitaux anglais. Ces interviews lui donneront la matière pour un livre : Mud and Khaki. Il travaille ensuite pour l’agence Reuters et couvre la conférence de Versailles, qui lui laisse un goût amer. Dans son autobiographie, This is My Life (1941), il revient en détail sur son expérience de combattant, qui l’a profondément marqué.

Bean, Charles (1879-1968)

Né en Australie, scolarisé en Grande-Bretagne, il devient journaliste au Sydney Morning Herald. En septembre 1914, il est nommé correspondant de guerre auprès du contingent australien. Il couvre la campagne de Gallipoli. Si ses comptes rendus sont riches en informations et répondent à ce qu’on attend d’un correspondant de guerre, les journaux leur préfèrent toutefois ceux d’Ellis Ashmead-Bartlett, au style plus percutant. Charles Bean accompagne ensuite les troupes australiennes en France et en Belgique. Après la guerre, il entamera une ample étude sur l’histoire du contingent australien dont les six volumes paraîtront sur une période de plus de vingt ans. Cette somme, où la stratégie militaire côtoie les destins individuels des soldats, continue de faire référence.

Beckh, Robert Harold (1894-1916)

Admis au Jesus College de Cambridge en 1913, Robert Harold Beckh souhaite devenir pasteur en Inde après la guerre. Il arrive en France en mars 1916. Il sera tué au cours d’une patrouille le 15 août de cette même année. Sa tombe se trouve au cimetière de Souchez. Une sélection de ses poèmes est publiée dans l’anthologie des poètes de Cambridge de la Grande Guerre.

Behrend, Arthur (1895-1974)

Né à Liverpool, dans une famille possédant une compagnie maritime, la Behrend & Co, Arthur Behrend écrira plusieurs romans dans l’entre-deux-guerres, dont deux seront portés à l’écran. Il publie son témoignage de guerre en 1963 sous le titre As from Kemmel Hill : An Adjutant in France and Flanders 1917 & 1918. Son poste d’observateur en ballon captif donne à ce témoignage un point de vue original.

Bell, Frederick McKelvey (1878- )

Chirurgien canadien qui s’engage dès le mois de septembre 1914. Ses mémoires de guerre intitulés The First Canadians in France sont publiés en 1917. Il s’agit d’une chronique d’un grand intérêt documentaire relatant le quotidien d’un hôpital militaire de la côte d’Opale.

Bell, Ralph

Ses mémoires intitulés Canada in War Paint (1917) s’attachent plus à décrire le quotidien des combattants, les cantonnements et les relations avec la population française que les combats. Dans la préface, il annonce clairement que ses mémoires ne sont composés que d’une série de petites vignettes, et qu’il n’a pas l’intention de rendre compte de l’horreur de la guerre, laissant ce sujet à des plumes plus aguerries que la sienne.

Bell, William

Pacifiste ayant refusé de combattre, et même de travailler dans une fabrique de munitions, William Bell part pour la France à la fin de la guerre au sein d’une association quaker : The Friends War Victims Relief Committee. En sa qualité d’architecte, il travaillera à l’érection de logements provisoires pour les réfugiés. A Scavenger in France (1920) relate cette expérience. Cet ouvrage d’une grande originalité est ouvertement pacifiste.

Bellhouse, Stuart (1894-1926)

Engagé volontaire et enrôlé dans la brigade West Riding puis dans le régiment du West Yorkshire, Stuart Bellhouse a été blessé en 1915 et sévèrement gazé en 1917. Au lendemain de la guerre, il poursuit ses études à Cambridge. Après avoir été journaliste en Irlande, il travaille dans une agence de presse à Londres. Ses poumons ayant été très endommagés par l’exposition au gaz, sa santé est devenue fragile et il meurt prématurément d’une crise cardiaque en 1926. Ses poèmes ont été inclus dans l’anthologie des poètes-combattants de Cambridge.

Belloc Hilaire (1870-1953) et Belloc, Louis ( – 1918)

Né en France, à La Celle-Saint-Cloud, d’une mère anglaise et d’un père anglais, Hilaire Belloc grandit en Angleterre et entreprend des études d’histoire à Oxford. Député du parti libéral de 1906 à 1910, il est cependant surtout connu comme écrivain. Auteur d’une oeuvre prolifique, il édite Land and Water de 1914 à 1920, revue essentiellement consacrée à la guerre. Il se rend en France pendant le conflit, visite relatée par Maurice Baring dans ses mémoires de guerre. Son fils Louis combat en France au sein des Royal Engineers. Gazé dans la Somme, il décide d’intégrer les forces aériennes. Il est tué en août 1918 en bombardant une colonne allemande et commémoré au mémorial du Royal Flying Corps à Arras. Son père, devenu veuf en 1914, sera durement affecté par cette mort. Le parallèle avec Rudyard et John Kipling est saisissant. Il est à noter qu’une lettre écrite par John trois semaines avant sa mort a été récemment retrouvée et éditée en 2012.

Benstead,Charles R. (1896-1980)

Retreat – A Story of 1918 est un roman publié en 1930. Il s’inscrit dans la vague éditoriale initiée à la fin des années 20 qui marque un regain d’intérêt pour la littérature de témoignage. Comme dans la plupart des autres textes publiés à l’époque, le ton est amer. Le personnage principal, un aumônier, vit difficilement l’incompatibilité de ses valeurs avec la réalité de la guerre. Le roman est basé sur la propre expérience de l’auteur, qui se battait en France au moment de la grande retraite du printemps 1918. Charles Benstead a écrit d’autres livres sur la Première Guerre mondiale : The Flower of Battle : How Britain Wrote the Great War et Facing Armageddon : The First World War Experienced.

Bennett, Arnold (1867-1931)

En 1914, le gouvernement britannique crée le Bureau de Propagande de Guerre et convie tous les auteurs de renom à participer à l’effort de guerre. Arnold Bennett en deviendra un des membres les plus actifs. En 1915, il visite le front pendant plusieurs semaines afin d’écrire un pamphlet pour inciter les jeunes Britanniques à s’enrôler : Over There – War Scenes on the Western Front. Ce qu’il voit de la guerre l’horrifie mais il accomplit son devoir de propagande et écrit le livre que l’on attend de lui. Après la guerre, il se démarquera à plusieurs reprises du rôle de propagandiste qu’il a joué entre 1914 et 1918.

Biddle, Charles (1890-1972)

Diplômé de Princeton en 1911, puis de Harvard en 1914, il interrompt sa jeune carrière au barreau de Pennsylvanie pour s’engager dans l’armée. Il rejoint l’escadrille Lafayette en juin 1917. Jusqu’à la fin de la guerre, il pilote des Spad et remporte plusieurs combats aériens, ce qui lui vaut de décrocher la D.S.C. américaine, la Croix de Guerre et la Légion d’Honneur françaises et l’ordre de Léopold, décerné par la Belgique. Il publie ses mémoires de guerre en 1919 sous le titre The Way of the Eagle et entame une brillante carrière d’avocat.

Bird, Will (1891-1984)

Quand son jeune frère, Stephen, est tué sur le front occidental, Bill décide immédiatement de s’engager dans l’armée. Pendant deux ans, il combat en France et en Belgique au sein des Black Watch. Son expérience de combattant l’a durablement marqué et influencera son oeuvre. En 1928, il décide de se consacrer à l’écriture. En 1931, le magazine Maclean’s lui demande de se rendre sur les champs de bataille pour une série d’articles. Thirteen Years After, qui rend compte de ce « pèlerinage », est publié dans la foulée. D’autres oeuvres de William Bird traitent de la Grande Guerre : And We Go On (1930), The Communication Trench (1933) et Ghosts Have Warm Hands (1968), preuve de l’impact permanent de la guerre sur celui qui l’a vécue, comme ce fut le cas chez d’autres auteurs-combattants tels qu’Edmund Blunden et Siegfried Sassoon.

Birmingham, George A (1865-1950)

Le pasteur anglican irlandais James Owen Hannay a publié une soixantaine de romans sous le pseudonyme de George A. Birmingham. En 1913, une de ses pièces provoque une émeute, ce qui lui vaut d’être retiré de la paroisse où il officie par les autorités anglicanes. Aumônier en France pendant la guerre, il a écrit A Padre in France, petit livre de gloses et d’anecdotes à l’intérêt limité. Il ne semble avoir vu la guerre que de loin.

Bishop, John Peale (1892-1944)

Diplômé de Princeton, ami de Francis Scott Fitzgerald, John Peale Bishop a servi deux ans en France sous les couleurs du drapeau américain. Il a notamment fait partie du service de réinhumation américain basé à Paris après guerre. Cette expérience lui a inspiré entre autres une nouvelle intitulée Résurrection. Au milieu des années 20, il revient s’installer à Paris et y reste une dizaine d’années, côtoyant Hemingway, Pound et quelques autres figures de proue de la « génération perdue ».

Bishop, Billy (1894-1956)

William Bishop, dit « Billy », est l’as canadien crédité du plus grand nombre de victoires en combats aériens. Arrivé en France en 1915 sous un uniforme de fantassin, il demande à être versé dans l’aviation, où il excellera. Après une blessure au genou, il devient pilote-instructeur. A l’automne 1917, il part en permission au Canada, où il est accueilli en héros. Winged Warfare (1918) relate son expérience de guerre. Documentaires télé, expositions, biographies… le souvenir  de Billy Bishop reste très vivace au Canada.

Black, Ernest (1893 -)

Ernest Black a publié ses mémoires de guerre en 1965 sous le titre I want one volunteer. Ayant passé plus de deux ans et demi dans l’artillerie canadienne (1916-18), Black peut donner à son récit une certaine ampleur et constater les différentes évolutions chez les combattants. Il a décidé de regrouper ses souvenirs par thèmes parce que dit-il « c’est de cette façon que nous racontons nos souvenirs de guerre entre anciens combattants ». Ayant vécu les conditions extrêmes de la Somme, Vimy et Passchendaele, il ne fait pas l’impasse sur les horreurs de la guerre mais tient toutefois à instiller une certaine dose de légèreté dans ses mémoires.

Blackburne, Charles (1876-1918)

Vétéran de la guerre des Boers, Charles Blackburne s’engage dès la première semaine de guerre et participe aux premiers combats du conflit avec le Corps Expéditionnaire Britannique : Le Cateau, Ypres et Neuve-Chapelle. Blessé au bras, il est évacué dans un hôpital à Liverpool. Il est ensuite envoyé en Irlande, où il combat la rébellion de Pâques 1916. Il meurt au cours du torpillage du Leinster en mer d’Irlande avec ses deux enfants, en octobre 1918. Son frère Lionel publie en 1919 un livre-hommage intitulé A Memoir. L’ouvrage diffère de ce qui se faisait habituellement en la matière (compilation de poèmes et lettres). Il s’agit ici d’une véritable biographie.

Blake, George (1893-1961)

Quand The Path of Glory paraît en 1929, The Spectator considère qu’il s’agit du meilleur roman de guerre écrit depuis l’Armistice. Né à Greenock, sur les rives de la Clyde, George Blake sera toute sa vie fasciné par la navigation, sujet qu’il abordera régulièrement dans ses ouvrages. Après des études de droit à l’université de Glasgow, il entre dans un cabinet d’avocats mais la guerre éclate et il rejoint le 5th Argyll and Sutherland Highlanders. Un an plus tard, il se bat à Gallipoli, où il est blessé. Après la guerre, il se lance dans le journalisme et publie son premier roman en 1922. Dès lors, il partage son temps entre le journalisme, l’édition (Faber and Faber) et l’écriture de romans.

Blankenhorn, Heber (1884-1956)

Journaliste, Heber Blankenhorn passe les derniers mois de la guerre en France, où il est officier des services d’intelligence américains. Adventures in Propaganda paraît en 1919. L’ouvrage reprend des lettres que l’auteur a envoyées à son épouse. Une note préliminaire indique que ces lettres ont été écrites sans objectif de publication et qu’elles ont été publiées telles quelles. On peut en douter. Le nombre de livres reprenant le matériau épistolaire en vue d’une publication rapide ayant valeur de document laisse à penser que beaucoup ont songé à une future édition en écrivant leurs lettres.

Bonham-Carter, Violet (1887-1969)

Fille du Premier ministre Herbert Asquith, Violet Bonham-Carter (née Asquith), a tenu un journal tout au long de sa vie. Celui-ci a été publié dans les années 90. Les passages consacrés à la Grande Guerre sont particulièrement intéressants, notamment ceux où elle évoque la mort de son frère Raymond. On peut y suivre les étapes du deuil qui a frappé sa famille. Comme des centaines de milliers de familles britanniques, les Asquith ont vécu l’épreuve de la perte d’un être cher. Violet est la grand-mère de l’actrice Helena Bonham-Carter.

Bowerman, Guy Emerson (1896-1943)

Dès l’entrée en guerre des États-Unis, en 1917, Guy Bowerman s’engage dans les services ambulanciers et part aussitôt pour l’Europe. Pendant ses dix-sept mois en France, il tient un journal quasi quotidien, qui par-delà l’aspect documentaire, nous montre l’évolution d’un jeune Américain idéaliste et patriotique, qui en vient à ne plus être capable en novembre 1918 de concevoir un monde en paix. Ce journal a été édité en 1983 : The Compensations of War:  The Diary of an Ambulance driver during the Great War. University of Texas Press, 1983

Bowra, Maurice (1898-1971)

Né en Chine, Maurice Bowra est scolarisé en Grande-Bretagne. Après le lycée, il voyage en Chine et en Russie avant d’être appelé sous les drapeaux en mars 1917. Il participe aux batailles de Passchendaele et de Cambrai. Après l’Armistice, il entame des études à Oxford puis devient professeur d’université. Son oeuvre compte de nombreux ouvrages érudits mais quasiment rien sur son expérience de combattant, hormis dans son autobiographie. La guerre a laissé en lui une haine tenace du monde militaire. Quoi que vous puissiez lire sur la guerre, sachez que c’était pire encore, déclare-t-il longtemps après le conflit. A l’instar d’un C.S. Lewis, il a préféré se taire sur ce qu’il a vécu dans les tranchées.

Bowser, Thekla (1873-1919)

Journaliste, auteure et infirmière diplômée, Thekla Bowser publie en 1917 une histoire officielle des V.A.D. (Voluntary Aid Detachment), les auxiliaires bénévoles travaillant dans les hôpitaux militaires. L’ouvrage est précieux car il donne une vue d’ensemble du travail bénévole accompli par les femmes aussi bien en Grande-Bretagne qu’en France.

Boyd, Thomas (1898-1935)

Thomas Boyd a combattu au sein des marines à Soissons et à Saint-Mihiel. Il sera sévèrement gazé. Après la guerre, il devient journaliste et auteur. En 1926, il publie un roman basé sur son expérience pendant la guerre (Through the Wheat), salué par la critique américaine.

Boyd Orr, John (1880-1971)

Biologiste, professeur et homme politique écossais, le baron John Boyd Orr a remporté le prix Nobel de la Paix en 1949 pour son travail de recherche dans le domaine de la nutrition et son action en tant que premier directeur-général de la F.A.O. Pourtant, au début du siècle, l’avenir ne lui semblait pas aussi propice. Après une difficile expérience de l’enseignement dans les quartiers défavorisés de Glasgow, il reprend les études à l’univresité pour se spécialiser en biologie. Quand la guerre éclate, il s’engage dans les services médicaux de l’armée. Après avoir veillé aux conditions sanitaires dans les camps sur le sol britanniques, il devient médecin-major dans une unité d’infanterie en France. S’exposant au feu aussi bien dans la Somme qu’à Passchendaele, il reçoit la Croix Militaire. Son autobiographie, As I recall: the 1880s to the 1960s., publiée en 1966, revient largement sur la Grande Guerre.

Brenan, Gerald (1894-1987)

Fils de militaires né à Malte, Gerald Brenan part en voyage avec un de ses professeurs à l’âge de 18 ans. Leur destination est l’Asie, mais ils font demi-tour en Italie. Brenan passe les dix mois suivants en Allemagne et compte se rendre en Inde mais la guerre éclate et il se porte immédiatement volontaire. Dans son autobiographie, A Life of One’s Own (1962), il considère qu’il a vécu une guerre relativement facile. Comme un certain nombre de combattants ayant une bonne connaissance du français, il a eu la chance d’être choisi pour occuper un poste de liaison. Après la guerre, il mène une vie de bohème puis s’installe en Espagne.

Brett-Young, Francis (1884-1954)

Médecin qui faisait partie des services médicaux de l’armée britannique en Afrique de l »Est. Ses mémoires de guerre, Marching on Tanga, ont été très appréciés par Rudyard Kipling. En 1918, il est déclaré inapte et rentre en Angleterre. Dès lors, il renonce à la médecine pour se consacrer à l’écriture. Son oeuvre compte de nombreux romans.

Brice-Miller, Beatrix (1877-1959)

Née au Chili, Beatrix Brice-Miller est éduquée en Grande-Bretagne, où sa mère est revenue s’installer après la mort de son mari. En 1914, Beatrix et sa mère sont parmi les premières bénévoles à franchir la Manche pour venir apporter leur aide aux blessés. Le premier poème de Beatrix est publié dans le Times en novembre 1916. Après l’Armistice, elle ne cessera de célébrer la mémoire des combattants. Juste avant la Seconde Guerre mondiale, elle participera à l’écriture d’un documentaire sur la guerre pour la B.B.C.

Bridges, Tom (1871-1939)

Les mémoires des généraux et officiers du haut commandement ont aujourd’hui moins la cote que ceux des soldats du rang ou des sous-officiers. Certains d’entre eux sont pourtant d’une lecture profitable. Devenu gouverneur de l’Australie du Sud pendant les années 20, Tom Bridges revient ensuite en Angleterre et publie ses mémoires en 1938 : Alarms and excursions : reminiscences of a soldier. Son parcours de guerre prouve que certains officiers d’état-major ne rechignaient pas à être au plus près de l’action, pour preuve ses deux blessures, à Mons en 1914, et à Passchendaele en 1917.

Brooke, Brian (1889-1916)

Issu d’une famille de militaires, Brian Brooke ne peut pas suivre la tradition familiale pour cause de mauvaise vue. Il part alors en Afrique de l’Est. Quand la guerre éclate, il prend les armes pour combattre dans cette région. Apprenant que son frère a été tué en Flandre, il se fait enrôler dans le régiment de celui-ci, les Gordon Highlanders, refusant une affectation sans danger dans les forces britanniques en Afrique de l’Est. Arrivé en France au début de 1916, il prend part à la bataille de la Somme. Blessé, il meurt trois semaines plus tard. Son recueil de poèmes exalte les vertus du combattant.

Brown, Frank (  – 1915)

Tout comme John Kipling, tué au cours de son premier assaut, Frank Brown est tombé à Saint-Éloi le jour même de son baptême du feu. Arrivé en Grande-Bretagne avec le premier contingent canadien, il se rend à Londres chez l’éditeur Jackson Holbrook pour lui soumettre un recueil de poèmes. A la mort du jeune soldat, l’éditeur s’empressera de publier le recueil et inclura une lettre émouvante que le capitaine de Brown a envoyée au père de Frank, où il relate sa bravoure et ses exploits au cours des quelques heures qu’il a passées dans la tranchée de tir.

Bruce, Constance (1887-1975

Née dans le New Brunswick en 1887, Constance Bruce suit une formation d’infirmière mais travaille pour la Banque Canadienne du Commerce à Toronto quand la guerre éclate. Elle s’engage dans les services médicaux de l’armée canadienne dès septembre 1914. Elle exerce sa mission en Angleterre, en France et sur le front D’Orient. Ses mémoires de guerre, Humour in tragedy : hospital life behind 3 fronts, by a Canadian nursing sister, paraissent en 1918. Comme son livre s’attache à rendre compte de son expérience en France, à Lemnos, au Caire et à Salonique sur un ton léger. Après la guerre, elle poursuivit sa mission d’infirmière en Inde, où elle épouse Charles Nesbit, avant de revenir au Canada en 1924.

Bruce, Herbert (1868-1963)

Né à Blackstock, dans l’Ontario, Herbert Bruce poursuit des études de médecine au Canada, à Paris et à Vienne avant de devenir chirurgien et de créer un hôpital à Toronto.

En 1916, il est nommé inspecteur général des services médicaux de l’armée canadienne. Son rapport préconise une réorganisation en profondeur de ces services mais il est désavoué par le gouvernement et doit démissionner de son poste, même si beaucoup de ses recommandations seront suivies par la suite. En 1919, il publie Politics and the Canadian Army Medical Corps, ouvrage dans lequel il critique le gouvernement canadien pour son action durant la guerre. Il se lance ensuite dans une carrière politique. En 1958, son autobiographie, Varied Operations, revient sur son expérience de guerre.

Buckley, Francis (1881-1948)

Les mémoires de Francis Buckley, publiés en 1920, sont caractéristiques de la volonté des combattants d’ordonner leur expérience de guerre en un récit cohérent, qui s’inscrit dans une perspective historique. Publié en 1920, Q 6 A and other places est à bien des égards un livre d’une grande richesse documentaire. Ainsi, tout un chapitre est consacré aux rapports entre Britanniques et Français. Dans sa préface, Francis Buckley indique avec pertinence : J’ai supprimé les horreurs les plus extrêmes que nous avons tous connues en ligne. Un récit doit être écrit à partir d’un certain point de vue et j’ai choisi le mien. Il est à noter que Francis Buckley a continué d’exercer sa passion en étant au front : l’archéologie.

Burgoyne, Gerald (1874-1936)

Le journal de guerre de Gerald Burgoyne, capitaine dans les Royal Irish Rifles, est paru en 1985 sous le titre The Burgoyne Diaries. Il couvre la période novembre 1914 – mai 1915 dans le secteur d’Ypres et relate notamment la trêve de Noël. Blessé en avril 1915, Burgoyne est rapatrié en Grande-Bretagne. L’édition de ses carnets de guerre inclut également son journal de 1919, où il relate sa mission d’officier « de rapatriement » chargé de raccompagner au pays les troupes polonaises encore présentes en France à la fin de la guerre. Les commentaires sur ces troupes et la description des conditions de vie en Pologne au lendemain de l’Armistice constituent un document précieux. Finalement, les Burgoyne Diaries proposent aussi un compte rendu de sa participation à une mission de la Croix-Rouge en Abyssinie pendant la conquête italienne. C’est au cours de cette mission qu’il sera victime d’un bombardement italien.

Burke, Kathleen (1887-1958)

Irlandaise né à Londres, Kathleen Burke rejoint le Women’s Emergency Corps au début de la guerre et se rend régulièrement en Belgique pour superviser le transport des réfugiés belges vers l’Angleterre. Elle travaille ensuite pour la structure hospitalière Scottish Women’s Hospital for Foreign Service,dont des unités sont envoyées en France et en Serbie. Sa mission consiste essentiellement à lever des fonds. Ses talents d’oratrice lui valent d’être envoyée aux États-Unis à l’automne 1915 pour faire connaître l’organisation et récolter de l’argent. Voyageuse infatigable, elle se rend également en Corse dans un camp de réfugiés serbes et visite Verdun. Cette visite donnera lieu à un récit : The White Road to Verdun.

Bury, Herbert (1854-1933)

Après avoir exercé son ministère dans différentes paroisses britanniques, le pasteur Bury est nommé évêque du Honduras. Il évoquera son épiscopat en Amérique Centrale dans A Bishop Among Bananas (1911). Il est ensuite nommé évêque pour l’Europe du Nord et du Centre, poste qu’il occupera pendant la guerre. N’hésitant pas à se rendre sur le front, il a la charge des aumôniers anglicans présents en France et en Belgique. Deux livres relatent sa mission en temps de guerre : Here and there in the war area (1916) et My Visit to Ruhleben (1917). Ce dernier témoignage est particulièrement intéressant, Herbert Bury étant le premier Britannique à avoir été autorisé à visiter les camps de prisonniers en Allemagne.

Buswell, Leslie (1888 – 1964)

Rejeté par les centres de recrutement en 1914, Leslie Buswell rejoint les services ambulanciers américains. Il conduit une ambulance en France, opérant principalement dans la région de Pont-à-Mousson. Ambulance n°10 – Personal Letters of a Driver at the Front est publié en janvier 1916. L’ouvrage est destiné à une diffusion privée. Il est évident que les lettres qu’il contient n’ont pas été remaniées. L’écriture est sans fioriture, directe et rend compte dans le détail du vécu de l’ambulancier. Hemingway tenait l’ouvrage en haute estime. Il est à noter qu’après la guerre Leslie Buswell a fait partie de la bohème huppée de Boston, formant un groupe célèbre avec d’autres anciens membres de l’Ambulance Américaine.

Buxton, Anthony (1881-1970)

Diplômé de Cambridge, proche du groupe de Bloomsbury, Anthony Buxton est officier pendant la guerre. Il participe notamment à la bataille d’Ypres de 1915. En 1920, il publie Sport in Peace and War, un ouvrage étonnant qui se situe à des années-lumière des mémoires publiés à l’époque. Dans la préface, l’auteur annonce : Je dois m’excuser de faire si peu référence à ce sujet trop abondamment traité qu’est la guerre… Une bonne partie des soldats de sa Majesté, y compris ma personne, auraient dû être traduits en cour martiale pour avoir passé plus de temps à nous amuser que ne nous le permettait notre solde. Les passages sur la chasse au sanglier et les parties de pêche sur la Canche ou la Lys reflètent la passion de l’auteur, qui écrira par la suite des ouvrages naturalistes. Dans ce témoignage singulier, Buxton a recours à une ironie et à une provocation toutes britanniques.

TOMMIES 14-18

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